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Savoir se reposer

Édito de l'été

par le père Jacques de Longeaux, curé

pour les Clés, feuille d'information paroissiale


Que nous le voulions ou non, que nous en soyons conscients ou non, nous sommes soumis au devoir de faire. Plus qu’une injonction explicite, c’est le climat culturel et social dans lequel nous vivons. Être, c’est faire. Il faudrait être sans cesse actif, entreprenant, avoir des projets. Les enfants sont toujours occupés, ils “font des activités”, à tel point que l’on se demande parfois s’ils ont encore du temps pour jouer, tout simplement. Beaucoup d’adultes souffrent de suractivité et ont l’impression de courir tout le temps, si bien qu’ils n’ont jamais de temps pour rien (notamment pour la messe du dimanche !). Certains horaires de travail sont effrayants. Est-il bien nécessaire, est-il vraiment efficace, de travailler si tard le soir ? Le risque est de ne plus avoir de temps pour ce qui compte vraiment, pour la relation, pour des moments paisibles et gratuits où il n’y a rien d’autre à faire que de goûter le bonheur d’être ensemble, entre époux, entre parents et enfants, entre amis, ou encore avec les personnes de notre entourage parvenues au grand âge.

Savoir se reposer est tout un art. Il y a de fausses détentes qui fatiguent, et parfois abîment, le corps et l’esprit. D’autres loisirs sont inutilement utiles (sur le mode “apprendre en s’amusant”). Du temps apparemment perdu ne s'avère-t-il pas souvent plus fécond que celui consacré à une activité réputée efficace ? Trouver l’occupation qui nous détend vraiment, corps et psychisme, est une grande grâce. Une corde trop tendue finit par casser. Il faut savoir faire relâche, lâcher prise, adopter un rythme plus lent.

Selon la tradition chrétienne, l’être humain est habité par le désir de Dieu. Il est en recherche de Celui qui seul peut combler son attente profonde. « Tu nous a faits pour toi Seigneur et notre cœur est sans repos tant qu’il ne demeure en toi », écrit saint Augustin au début des Confessions. Si l’humanité n’est jamais satisfaite, si elle veut toujours aller plus loin, si elle ne se repose jamais, c’est qu’en réalité, sans le savoir, elle est en quête de son Créateur. Dieu nous a créés pour nous élever jusqu’à Lui et nous faire partager son bonheur. Seule, la vision de Dieu apaisera notre désir, seule elle nous procurera le vrai repos. Ce repos, notons-le, sera pleinement actif puisque nous louerons Dieu sans cesse, sans fatigue et avec un infini plaisir. Activité et repos seront enfin réconciliées.

Profitons de ces quelques semaines d’été pour prendre un vrai repos, pour goûter le bonheur d’être avec nos proches, pour profiter des beautés de la nature, pour accorder plus de temps à Dieu.

Père Jacques de Longeaux, curé





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