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La conversion et le ministère de Jésus

Edito du 22 janvier 2022

par le père Josué Villalobos Villalobos

La conversion et le ministère de Jésus

Nous sommes à ce point de l’année liturgique où, enfin, nous voyons Jésus commencer son ministère public. L’évangile de ce dimanche donne le ton sur la mission de Jésus auprès de chacun d’entre nous. Pour nous qui habitions dans les ténèbres, une grande lumière se lève avec le Règne de Dieu que le Christ vient apporter. Mais l’approche de ce Règne ne peut pas nous laisser indifférents. C’est un Règne qui arrive dans la liberté de chacun et pour cela il demande une conversion.

Dans l’Ancien Testament, la conversion (Shuv) indique un retour, d’abord celui de l’homme qui retourne à la terre d’où il a été tiré. La première action de cette lumière qui se lève est de nous montrer la réalité sur ce que nous sommes, poussière. Cette capacité que le Seigneur nous donne de reconnaître que nous avons besoin d’un sauveur, invitation à l’humilité, est donc un premier acte de la miséricorde du Père.

C’est pourquoi le deuxième sens de la conversion est celui du retour à Dieu en abandonnant nos idoles. Mais ce mouvement qui naît dans le cœur de l’homme manifeste aussi quelque chose de la miséricorde de Dieu. C’est lui qui ouvre le chemin du retour pour nous. C’est pour cette raison que l’appel à la miséricorde de Dieu révèle un troisième sens de la conversion : le retour de Dieu vers son peuple. Non qu’il l’ait abandonné, mais nous nous trouvons dans une situation telle que nous avons besoin que le Seigneur vienne nous chercher. Nous nous sommes éloignés de lui et nous avons barré nos routes pour le tenir à l’écart. Maintenant nous préparons le chemin du Seigneur pour pouvoir lui dire : « reviens ! viens nous sauver ! »

Comment préparons-nous ce chemin ? La traduction grec du mot conversion dans le Nouveau Testament nous donne une piste. Il utilise deux mots qui expriment deux réalités complémentaires : le repentir, la douleur du mal que nous avons fait (epistephrein) et un renouvellement de notre manière de penser (metanoïa). Si nous gardons toutes ces dimensions ensemble pour penser à notre conversion, nous nous rendons compte qu’il s’ouvre devant nous un chemin à parcourir. Quel est ce chemin ? comment le suivre ? Pour aller où tu ne sais pas, il faut prendre le chemin que tu ne connais pas, disait Saint Jean de la Croix. Nous avons besoin d’être guidés, nous avons besoin de marcher avec celui qui nous a ouvert le chemin, nous devons suivre le Chemin, la Vérité et la Vie. C’est pourquoi l’évangile de ce dimanche finit par l’appel des premiers disciples à la suite de Jésus.

Laissons nous interpeller par cet appel du Christ et demandons lui la grâce de le suivre fidèlement, même si cela implique des renoncements pour nous, même si cela implique un changement radical de nos vies. Derrière il y a toute une mission qui nous dépasse pour tant d’hommes et de femmes qui ont besoin de voir se lever la lumière dans leurs vies.

P. Josué Villalobos Villalobos

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